Trashed ou le fléau écologique du traitement des déchets

25 novembre 2016 par Cassandre Charrier Témoignages 70 visites

Le film Trashed (2012, sorti en France le 16 novembre 2016) suit l’acteur oscarisé Jeremy Irons, qui étudie les dégâts causés par les déchets sur l’environnement et notre santé tout autour du monde. Il part à la rencontre de scientifiques, hommes et femmes politiques, et gens ordinaires dont la vie a été profondément affectée par cette pollution. Il va s’intéresser à la gestion des déchets, de l’échelle industrielle à personnelle.

 

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Trashed dénonce les limites de notre mode de consommation

Le film débute sur l’image d’une plage au sud de Beyrouth littéralement couverte de déchets, formant des collines de plus de 40 mètres. Le ton est tout de suite donné : ce documentaire met en lumière les excès de notre mode de vie et de consommation. Afin de comprendre comment les humains ont pu se laisser déborder par leurs déchets et le danger que cela représente, il interroge des professionnels sur les effets néfastes des moyens installations les plus courantes de traitement des ordures : décharges (exemples au Liban, en Grande-Bretagne) et incinérateurs (exemples en France et en Islande). Une bonne partie du film est concentrée sur les conséquences graves des émissions des incinérateurs, affectant les sols, l’air et les êtres vivants avoisinants ces grands fours à combustion. La plupart des incinérateurs ne respectent pas les doses limites d’émission de dioxines, un groupe de molécules hautement toxiques (causant entre autres cancers et troubles de la reproduction, et rendant la production agricole ou animale – comme le lait – locale impropre à la consommation car présentant des taux trop élevés de ces molécules).

La vie des populations locales en danger

Son investigation l’amène également à la rencontre des populations vietnamiennes, dont les enfants souffrent encore aujourd’hui des conséquences des pulvérisations d’agent orange par l’armée des Etats-Unis durant la guerre (contenant de la dioxine). Les images sont dures, surement les plus marquantes et choquantes du film. On y voit des enfants présentant des malformations épouvantables (membres difformes ou manquants, absence d’yeux, crâne déformés, déficience mentale, etc.) et des cadavres de fœtus dans des bocaux en verre touchés par les mêmes effets dévastateurs des dioxines à haute dose (la dioxine est stockée dans les tissus adipeux du corps humain, et le seul moyen biologique de se « débarrasser » de cette molécule est la grossesse).

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Le plastique : cet autre fléau écologique

Un autre grand thème du film est la pollution des océans par le plastique (rappel du film : 8% de la production pétrolière sont utilisés pour fabriquer des plastiques). Dans la gyre océanique du Pacifique Nord par exemple, la quantité de plastique (en poids et par unité) peut être jusqu’à six fois supérieure à la quantité d’êtres vivants. Les objets plastiques qui se retrouvent en mer se fragmentent en millions de petits débris, ingérés par un grand nombre d’animaux marins. Ces bouts de plastique en mer ont la capacité d’attirer un grand nombre de molécules toxiques hydrophobes, qui seront ingérées par les animaux en même temps que les débris. Lorsque de grands prédateurs marins (ou les hommes) consomment ces animaux, ils absorbent également ces molécules toxiques, ce qui conduit par exemple à des problèmes de reproduction observés chez les baleines et orques.

Le film tire la sonnette d’alarme sur les conséquences du consumérisme extrême du monde actuel et clame le besoin d’innovation et d’attention lié au recyclage et propose donc des solutions pour atténuer le fléau des déchets. Il montre notamment l’exemple de San Francisco qui a atteint en 2015 le taux de 80% de recyclage. Il démontre qu’une approche durable et renouvelable de la gestion des déchets (recyclage et compost) est économiquement rentable et crée plus d’emploi que les décharges et incinérateurs. En donnant la parole à des personnes ordinaires qui ont inscrit l’écologie et le développement durable dans leur quotidien, Trashed prouve qu’il existe des alternatives : l’ouverture d’épiceries en vrac, la lutte contre le gaspillage alimentaire, l’agriculture domestique…

 

Ce qu’il faut retenir 

Trashed est un film à la fois beau et terrifiant, entre images choc, discours alarmant et messages d’espoir. Il est sans concession à l’égard des dangers de la surproduction de déchets pour la planète et ses habitants, nous rappelle que « la pollution est le problème de tous et la responsabilité de chacun » et propose des solutions au niveau individuel et collectif.

Nous vous invitons vivement à le voir, et à vous lancer dans une démarche de réduction des déchets, à l’échelle individuelle, associative, politique… Pour vous aider, vous pouvez retrouver ici notre guide Campus Zéro Déchet, ici notre guide sur la consommation collaborative, et ici les 100 sites référencés par Zero Waste France pour passer à l’action !
Enfin, du 19 au 27 novembre, a lieu la Semaine Européenne de Réduction des Déchets (SERD) initiée par l’ADEME. Découvrez les actions près de chez vous !

 

Et n’oubliez pas : le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas !

 

 

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