La crise sanitaire actuelle semble avoir poussé les françai.se.s à se tourner vers les circuits-courts alimentaires. D’après un article paru dans Libération le 2 avril dernier, le réseau « La Ruche qui dit oui » avoue avoir connu une « hausse de 70% de son chiffre d’affaires » en un mois. Cet engouement s’est traduit par de nombreux articles de presse et la mise en avant d’initiatives telles que les Amaps, les épiceries locales et solidaires, les "drives fermiers" etc. mais les échanges économiques en circuits courts ne se limitent pas à l’alimentation. Le Labo de l’ESS travaille depuis ses début sur les Circuits Courts Économiques et Solidaires (CCES) et lançait, dès 2012, une réflexion collective avec des acteurs de terrain. Cette dernière a permis, entre autre, d’aboutir à la définition suivante des Circuits court économiques et solidaires :
« Un circuit court économique et solidaire est une forme d’échange économique, valorisant le lien social, la coopération Coopération Acteurs qui ont des intérêts similaires qu’ils planifient ensemble, où ils négocient leurs rôles mutuels et partagent des ressources pour atteindre un objectif commun tout en maintenant leur identité , la transparence et l’équité entre les acteurs de l’échange. »
Ainsi, les Circuits courts économiques et solidaires vont au-delà de la question alimentaire et peuvent se retrouver dans les domaines de la transition énergétique, de la culture, de l’habitat, de la finance etc. C’est pourquoi, le Labo de l’ESS vous propose aujourd’hui d’aller à la rencontre de trois initiatives inspirantes relevant des CCES : Monépi, réseau d’épiceries locales et participatives, La Cavale, l’une des rares librairies Coopérative française qui est implantée à Montpellier et Habicoop, la Fédération Française de l’Habitat Coopératif. Ces trois initiatives de l’ESS, aussi différentes soient-elles, existent depuis plusieurs années mais ont su prouver, avec la crise du Covid-19, qu’elles étaient d’autant plus nécessaires ! Bonne lecture !
Monépi ou la résilience alimentaire pour créer du lien social et décarboner notre alimentation
Créer une épicerie participative, sans salariés ni chef.fe, sans loyer ni investissement, qui travaille avec un maximum de producteurs locaux et propose des produits de qualité, à prix d’achat, utopique ? Peut-être. Mais cette utopie est devenue réalité en 2016. Partons à la découverte des Épis, ces épiceries participatives qui fleurissent de plus en plus sur le territoire français et permettent de recréer du lien social comme de décarboner nos assiettes. Rencontre avec Alain, citoyen de Châteaufort (78), adhérent de la première épicerie « Épi » et membre de la société Monépi qui aide et coordonne le développement des nouveaux Épis.
La Cavale : une aventure collective ancrée dans le territoire
Implantée dans le très vivant quartier des Beaux-Arts, à Montpellier, La Cavale est l’une des rares librairies coopératives française. Ouverte il y a un an et demi, ce lieu de vie et de culture permet de créer du lien social, de promouvoir un modèle de commerce de proximité humain, en opposition au modèle Amazon et de démocratiser l’accès aux livres. Rencontre avec l’énergique Sylvain Bertschy, l’un des nombreux coopérateurs ayant donné vie à ce lieu hors du commun.
Habicoop : des coopératives d’habitants hors du marché de la spéculation
Habicoop est la fédération française des coopératives d’habitants. Implantée à Lyon mais rayonnant au niveau national, son rôle est de promouvoir ce mode d’habitation spécifique, solidaire et hors du marché spéculatif qui relève d’un mouvement plus large : celui de l’habitat participatif . Interviewée en pleine période de confinement lié au Covid-19, Christiane Chateauvieux, co-présidente de la Fédération, nous raconte comment l’habitat coopératif se révèle d’autant plus bénéfique en temps de crise.